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Enseignement agricole : la reprise en juin, un galop d’essai pour septembre

27-05-2020

Actualité

#Tracetonsillon

Les établissements de l’enseignement agricole des Hauts-de-France marchent sur des œufs. Reprendront, reprendront pas le 2 juin ? Quoi qu’il en soit, les équipages sont sur le pont car la voie professionnelle est prioritaire pour le gouvernement.

Distanciation en classe, à la cantine, à l’internat… le protocole sanitaire de reprise est extrêmement exigeant. © Lycée agricole de l’Oise

Après la publication par le ministère de l’Agriculture d’un plan de réouverture des établissements dans l’enseignement technique agricole, les chefs d’établissements bachotent avant le jour J : “gestion des flux”, “aménagement de l’espace”, “hygiène des locaux”… Des dizaines de fiches techniques et recommandations hyper exigeantes pour envisager une reprise des cours le 2 juin 2020. A priori.

Cela dépendra des annonces faites juste avant“, tient à préciser Philippe Poitel, directeur régional des Maisons familiales rurales (MFR) Hauts-de-France. “Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que nous sommes comme les familles qui apprennent les informations à la télévision ou dans les médias au compte-gouttes », vient compléter Luc Delaporte, délégué régional de l’enseignement agricole privé des qui compte 18 établissements (Cneap Hauts-de-France).

On attend le “go”, confirme Sandrine Martinage, à la Direction générale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) Hauts-de-France. Ce qui est sûr, c’est que tous les établissements publics ont organisé leur commission d’hygiène et sécurité. Ils finalisent et valident leurs plans pour réunir les conditions sanitaires de la reprise.

Un élève par chambre en internat, distanciation d’un mètre entre les élèves en classe, à la cantine… “Le protocole sanitaire est extrêmement lourd », relate Philippe Commun, président du réseau des 11 établissements publics régionaux.

“Envie folle de reprendre”

La reprise se fera au fil de l’eau, indique le directeur des 22 MFR régionales. Chacun écrit son PRA, son plan de reprise d’activité, avec toutes les contraintes que ça englobe.” Masques, gel, visières… niveau matos, les maisons sont équipées. “La vie va reprendre, se réjouit le directeur. Les équipes ont une envie folle de reprendre, on est dans des métiers où la relation sociale est primordiale. Rester derrière son écran, ça va bien un temps...”

Les établissements savent d’ores et déjà que, s’ils reprennent, ce ne sera pas avec la totalité des élèves. “La majorité de nos élèves (les secondes et les premières de plus de 16 ans, CAP et BTS 1, ndlr) sera en stage », précise, de son côté, Luc Delaporte, pour l’enseignement privé. Mais là aussi, “le protocole sanitaire est extrêmement lourd, on ne pourra pas contrôler tous les lieux de stage », indique Philippe Commun.

Effectifs réduits

Priorité, dans le privé, sera donnée aux élèves de 4e et de 3e, qui représentent 20 % des effectifs, ainsi qu’aux classes de première. “Parce qu’elles sont concernées par les épreuves anticipées du bac de français », poursuit Luc Delaporte. Une répartition qui permettra, donc, de ne pas saturer les internats, autre inquiétude légitime des familles.

C’est au chef d’établissement, quoi qu’il en soit, au travers de son PRA, toujours validé en interne, de déterminer le public qu’il pourra accueillir. “Pour ça, nous avons peut-être une latitude un peu plus large dans l’enseignement agricole », admet Luc Delaporte. “Chaque chef d’établissement regarde quels élèves peuvent rentrer en fonction de la continuité pédagogique, ce qui a été vu, ce qui est à approfondir...”, précise-t-on à la Draaf.

Il s’agit aussi de jouer avec les périodes d’alternances de certains des apprenants pour respecter les distances de sécurité, car on ne peut pas changer la configuration des bâtiments…”, indique aussi Sandrine Martinage pour l’enseignement public, confirmant ainsi qu’une partie des stagiaires de la formation adulte et des apprentis ont d’ores et déjà repris dans certains établissements. “Preuve qu’on est prêts ! »

La formation professionnelle a déjà repris dans certains établissements avec les précautions sanitaires adaptées à la situation. © Lycée agricole de l’Oise

Après les annonces gouvernementales, les messages seront donc rapidement communiqués aux parents via les plateformes habituelles : mail, ecoledirecte… “Maintenant on est rodés“, s’amuse le délégué régional du Cneap. “On est vraiment montés en puissance, on a développé beaucoup de moyens financiers pour ça », complète de son côté Philippe Commun.

Certes, on doit tout réinventer, mais je suis intimement convaincu que c’est un galop d’essai pour septembre ! », conclut Luc Delaporte. Mais septembre paraît encore si loin…

Agathe Villemagne

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