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En janvier 2022, Arnaud et Guillaume Louiset, âgés d’à peine 30 ans, ont lancé l’application Wetri. Cette application gratuite, disponible sur Androïd et IOS, a deux fonctions : géolocaliser les points de collecte autour de chez soi selon les déchets dont l’on souhaite se débarrasser, et cumuler des points grâce à ces dépôts, convertibles en cash. Un bon plan, dans un contexte inflationniste et alors que le tri est un enjeu de la transition écologique, l’application a trouvé ses utilisateurs : ils sont 50 000 aujourd’hui.
L’idée part d’une observation anodine : « On avait constaté, à titre personnel, qu’il n’y avait pas d’outil centralisé quand on voulait savoir où l’on pouvait déposer tel ou tel déchet pour qu’il soit valorisé. Parallèlement, de plus en plus de marques développaient des initiatives pour valoriser certains déchets : vêtements, capsules de cafetières, petit électroménager… On s’est dit qu’il serait utile d’avoir en un seul et même endroit, une liste de toutes ces initiatives. Une sorte de guide pratique pour valoriser ses déchets », raconte Arnaud Louiset. C’est avec cette idée que les frères sont incubés à Euratechnologies en 2021 pour sortir l’application en janvier 2022.
Concrètement, imaginons que l’on souhaite se débarrasser de sa vieille cafetière. Sur l’application, 25 catégories de déchets sont proposées : produits de beauté, vêtements, rasoirs, pneus de vélo… et petit électroménager. On sélectionne la catégorie qui nous intéresse, ici petit électroménager.
L’application propose alors sur une carte les points de collecte partenaires les plus proches de chez soi. Il suffit ensuite de choisir son point de collecte, d’y déposer l’article et, dans l’application, de déclarer qu’on a déposé le produit en envoyant une preuve du dépôt. Dans le cas du petit électroménager par exemple, il s’agit d’envoyer une photo de l’objet devant le comptoir SAV du magasin partenaire (ici Electro Dépôt).
Pour les vêtements, par exemple, Wetri informe l’utilisateur que la marque Cyrillus propose de déposer ses vêtements en magasin. Le justificatif de dépôt sera ici le bon d’achat reçu en échange du don de vêtements ou le ticket de caisse avec la réduction liée au don.
Au total, près de 6 000 points de collectes sont recensés dans toute la France sur l’application.
En plus de fournir aux utilisateurs les lieux de collectes, chaque dépôt rapporte des points. Exemple : 1 000 points pour le dépôt d’un four ou 200 points pour le dépôt de cartouches d’encres. « Mis bout à bout, cela constitue une cagnotte que l’utilisateur peut convertir en cash, en carte cadeaux ou bien en dons à des associations. » À savoir que 1 000 points = 1 €.
Pourquoi avoir ajouté cette fonctionnalité ? « Pour inciter les gens à passer à l’action. Il y a aussi un côté ludique avec ce système de points. Mais depuis l’inflation, on sent que le virement bancaire arrive assez vite, là où auparavant, les gens laissaient la cagnotte grossir un peu plus longtemps », détaille Arnaud Louiset.
Mais gare à ceux qui y verraient la possibilité de se faire un revenu avec l’application, « il y a des seuils établis. Par exemple, pour les vêtements, on ne peut pas déposer plus d’un sac à la fois ». En moyenne, un utilisateur parvient à dégager entre 200 et 300 euros par an. De quoi arrondir les fins de mois.
Mais que deviennent ces déchets ? Là aussi, les frères ont été vigilants. « Les entreprises avec lesquelles on travaille en font quelque chose. Pour l’électroménager par exemple, les appareils sont soit réparés pour être revendus ou bien recyclés correctement. L’entreprise Nicolas, qui collecte les bouchons en liège, les fait recycler pour qu’ils deviennent des revêtements de sol, articles de décoration,… L’idée est aussi d’encourager le tri, pas que de se faire de l’argent. »
Aujourd’hui, le duo cherche de nouveaux partenaires et « les utilisateurs peuvent via l’application nous suggérer de nouveau déchets qu’ils aimeraient valoriser ».
Eglantine Puel