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La treizième saison de Top chef débute ce soir sur M6. Cette année, deux chefs nordistes figurent parmi les participants. Mickaël Braure, chef de son bistrot le Witloof, à Ennevelin (59), s’y est retrouvé presque par hasard. Inscrit par son grand frère, il a eu la surprise d’être appelé par la production. « J’ai pris un temps de réflexion et Damien Laporte, un ancien candidat, m’a appelé et a insisté pour que j’y aille. » Pour Sébastien Renard, ce sont deux collègues et amies, Inès et Estelle, qui l’ont inscrit au concours. Un coup de fil de Camille Delcroix, lui aussi nordiste d’origine et vainqueur de la saison 2018, finit de le convaincre. « Mes amies croyaient en moi », s’étonne presque le jeune, homme originaire de Cambrai (59), qui a, comme Mickaël Braure, franchi toutes les étapes de sélection pour participer à l’émission.
Le casting a consisté en la préparation d’un plat signature, une épreuve autour d’un produit imposé – la carotte -, des entretiens avec M6 et avec un psychologue… « Je n’y suis pas allé pour m’ouvrir des portes, car j’ai déjà mon restaurant, mais pour continuer à avoir des projets, pour me prouver que ce n’est pas parce qu’on fait de la cuisine de bistrot qu’on ne peut pas prétendre à la grande cuisine et qu’on ne sait pas en faire, pour me tester et faire des rencontres, apprendre des choses », confie Mickaël.
Sébastien participe, lui, « pour connaître d’autres styles de cuisine. L’émission permet de découvrir beaucoup d’univers culinaires en un temps limité. C’est aussi une occasion unique de rencontrer de grands chefs venus parfois des quatre coins du monde ».
Mickaël comme Sébastien sont tombés dans les fourneaux par hasard. « Je ne suis pas issu d’une famille de gastronome. J’étais mauvais à l’école. Je voulais être électricien, mais on a découvert que j’étais daltonien. Je me suis réorienté vers la cuisine. Mes premiers pas ont été une révélation », avance Mickaël. Depuis ce passionné, originaire de Libercourt, a enchaîné, après le lycée hôtelier, les expériences avec des chefs étoilés : L’Huîtrière, Le Sébastopol, Monsieur Jean, de Marc Meurin, chez qui était déjà passé Camille Delcroix. À 24 ans, il ouvre son premier restaurant, Le Royale, toujours à Lille, avec un associé, avant de reprendre le Witloof, à Ennevelin, il y a trois ans.
Sébastien a, lui, hésité entre une carrière de batteur et celle de cuisinier. Il a finalement opté pour la batterie… de cuisine. Après un bac technologique et un BTS hôtellerie-restauration au lycée hôtelier du Touquet, il a fait ses armes au Meurice à Paris, avec Alain Ducasse en tant que chef de partie, puis au restaurant Le Papillon avec Christophe Saintagne. Avant de finalement revenir dans la région, lui aussi chez Marc Meurin, en tant que sous-chef au château de Beaulieu, à Busnes (62).
L’aventure Top chef a réellement commencé à l’automne. Une aventure immersive et confinée, le temps de leur parcours respectif, dans un hôtel, entre candidats, sans visite. « C’est ce qui a été le plus dur et la chose la plus compliquée à gérer dans cette belle expérience, ne pas voir ma femme et mon fils de 3 ans et demi », confie Mickaël Braure, qui a dû s’organiser pour que son équipe de 13 personnes gère le restaurant de 50 couverts pendant son absence à durée indéterminée. « J’ai pu compter sur une équipe bien en place qui gère bien. »
Sébastien, lui, voit aussi cette expérience comme un moyen « d’en apprendre plus sur lui-même ». « L’émission se joue aussi au mental avec un niveau de compétition et de cuisine très élevé », explique-t-il. Quant à la présence d’un autre concurrent nordiste dans l’émission, il voit ça d’un très bon œil. « On se serre les coudes, assure-t-il. Les Hauts-de-France en force ! »
Avant même le début de l’émission, les retombées sont déjà là pour Mickaël Braure. « Il y a beaucoup plus de personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux et mon cahier de réservations pour les week-ends des trois mois à venir est complet », constate-t-il. Il décrit sa cuisine comme « simple, gourmande, de paysan, avec de beaux produits, bio et locaux au maximum ». Ses plats fétiches : des croquettes de boudin noir avec des pieds de porc et une sauce gribiche ou encore une poitrine de veau confite avec une poêlée de coquillages.
Pour sa part, Sébastien rêve par la suite d’ouvrir son propre établissement dans les Hauts-de-France. Il espère que l’émission lui donnera un coup de pouce dans ce sens. « Je propose une cuisine réconfortante avec une touche d’originalité et de folie », explique celui qui décrit les agriculteurs comme les partenaires incontournables des cuisiniers. « Ce sont les bons produits qui nous permettent de raconter une histoire dans l’assiette », affirme le passionné.
Claire Duhar Et Virginie Charpenet
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