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06-04-2022

Portrait : Benoît Coustenoble, nouveau président du Marché de Phalempin

Depuis le 18 mars, Benoît Coustenoble est le nouveau président du Marché de Phalempin. Si le contexte n’est pas au beau fixe, le producteur d’endives veut garder espoir.

Benoît Coustenoble © Marché de Phalempin

Après 23 ans à la tête du Marché de Phalempin, André Tondeur vient de passer le relais. Choisi par le conseil d’administration, Benoît Coustenoble a enfilé le 18 mars, à 46 ans, la casquette de président de la coopérative, qui va bientôt fêter ses 30 ans, dans un contexte plutôt morose.

Dans la continuité

L’homme désormais à la tête du Marché de Phalempin s’est installé en 2010 sur l’exploitation familiale, située à Avelin (59). Spécialisée en endives, la société qu’il gère, avec son frère Éric, compte 45 hectares. Dès 2013, il a rejoint le Marché de Phalempin en tant que membre du bureau avant de devenir vice-président en 2017. Parallèlement, il est administrateur de Perle du Nord, depuis 2017, et de l’Association des producteurs d’endives de France (Apef) depuis 2019.

Benoît Coustenoble s’affiche « dans la continuité d’André Tondeur, mais avec le biais du contexte ». Il s’explique : « On traverse une crise conjoncturelle forte ». Les volumes de fruits et légumes vendus chutent de 4 % depuis septembre et la baisse s’est accentuée ces dernières semaines pour atteindre 10 à 15 %. De plus, « on n’a pas vraiment eu d’hiver alors la gamme a souffert », ajoute-t-il.

Autre difficulté du moment : la hausse des matières premières, avec la flambée des prix de l’énergie, du matériel, des emballages. « Au prix où on est, on ne va pas tenir longtemps, s’inquiète-t-il. Endives, poireaux, carottes : tout souffre ». Conséquence : « On va essayer de vendre plus cher ».

Évolution et manque de perspectives

Le Marché de Phalemin commercialise ses productions principalement auprès de la grande distribution,  mais compte également de plus en plus d’exportateurs et quelques grossistes. Les circuits de vente évoluent, « vers plus de restauration collective et de vente directe en magasin« , précise Benoît Coustenoble. « La demande va aussi vers plus de certification, souligne-t-il. On était Global Gap, on va vers la HVE. On n’aura pas le choix pour accéder aux marchés ». « La difficulté est le manque de perspectives », reprend-il, conscient de tenir un discours peu optimiste. Heureusement, il peut compter sur « une bonne cohésion du groupe et une belle énergie : une grosse coopérative qui reste familiale« .

De Bapaume à Dunkerque

Avec ses 230 adhérents, le Marché de Phalempin commercialise 60 000 tonnes de produits pour un chiffre d’affaires annuel de 65 millions d’euros. L’endive en représente plus des deux tiers, complétés par toute la gamme de produits frais : oignons, choux-fleurs, fraises, poireaux, salades, courges, potimarrons. « Historiquement, les producteurs viennent des Weppes et de la Pévèle, mais le champ d’action du Marché de Phalempin s’est élargi pour couvrir aujourd’hui un secteur de Bapaume à Dunkerque« , situe le directeur, Laurent Bouchart. L’équipe est constituée de 50 salariés – dont une vingtaine de préparateurs de commande basés à Phalempin et à Castres. Les missions de la coopérative ? Vente, accompagnement technique, suivi qualité, aide à l’investissement, etc. Pour tenter de relancer la consommation, la coopérative vient de lancer la marque « Les maraîchers des Hauts-de-France », l’équivalent de Perle du Nord pour légumes autres que l’endive. « C’est à nous, les jeunes de nous prendre en main« , conclut Benoît Coustenoble.

Louise Tesse

Lire aussi : Tempête Eunice : mise en place d’une cellule de crise pour la filière maraîchage

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fruits légumes Marché de Phalempin président

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