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Voilà près d’un mois que les bars, cafés, bistrots et autres restaurants ont rouvert (toujours avec une jauge limitée en intérieur). “Le redémarrage est plutôt positif, la demande est là et les consommateurs sont prêts pour la bière régionale, résume Vincent Bogaert, président des Brasseurs des Hauts-de-France et fondateur de la brasserie Saint-Germain (Page 24). Le confinement a fait beaucoup réfléchir, c’est un point positif, les gens veulent du local, à nous de faire face.”
Sans avoir la prétention de remplacer sur les tables toutes les bières provenant des pays voisins belges et allemands, les brasseurs des Hauts-de-France sont en tout cas prêts à relever le défi de produire toujours plus de bière pour satisfaire la demande. “Beaucoup de brasseries ont fait de gros investissements, que ce soit avant ou pendant le confinement”, confie-t-il. Des agrandissements, ou encore l’installation de nouveaux matériels ont ainsi été réalisés.
Et tout comme les consommateurs, les brasseurs ont eu aussi réfléchi pendant les confinements ; ceux qui ne vendaient pas en GMS (grandes et moyennes surfaces) s’y sont mis, d’autres se sont lancés dans la vente via les cavistes… bref la diversification de la distribution s’est mise en place.
De plus, la tendance de fond que l’on pouvait observer avant l’arrivée de la Covid-19, avec la création d’une multitude de brasseries artisanales à travers le territoire, va se poursuivre, estime le président des Brasseurs de la région. “L’augmentation du nombre de ces brasseries se confirme, car ce sont des projets qui se réfléchissent sur plusieurs années. Il faut soutenir cela, car plus on sera nombreux à faire de la bière de qualité, plus on parlera de la bière !”. Et plus les consommateurs pourront boire local.
De nouveaux membres ont d’ailleurs rejoint le syndicat Brasseurs des Hauts-de-France, portant à 25 le nombre d’adhérents, qui devrait encore augmenter d’ici à la fin de l’année. “C’est à plusieurs qu’on peut faire avancer les choses. Notre objectif est de faire valoir la bière des Hauts-de-France, de montrer nos qualités, qui sont différentes de celles des autres territoires. Nous avons la tradition mais aussi la capacité d’innover !”
Toutefois, ne lui parlez pas d’un éventuel reconfinement à venir : “On espère ne plus être reconfinés, ce serait impossible de tenir, les gens seraient dans la rue ! On ne pourrait pas résister sans véritables aides”. Un dispositif de 4,5 millions d’euros avait été mis en place par le gouvernement, trop peu selon Vincent Bogaert, au regard notamment du nombre de brasseries.
Laura Béheulière