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Une église donne sur la place de la Liberté, à Hersin-Coupigny (62), mais c’est bien vers une autre chapelle que convergent les habitants en ce vendredi midi. Installée à l’autre bout de la place depuis 14 ans maintenant, la Friterie hersinoise est connue de tous. Et reconnue des autres depuis que le site spécialisé Lesfriteries.com l’a sacrée ” meilleure friterie de France ” en 2022. ” Nous étions deuxièmes en 2021 et avons été heureux de découvrir que nous étions premiers en 2022 “, commente Nelly Florent entre deux plongées de frites.
Elle a créé l’entreprise il y a 14 ans, avec sa sœur, Peggy Merlevelde, ” qui en avait marre de travailler à l’usine “. Il faut dire qu’elles sont issues d’une famille de commerçants : leurs parents, et leurs grands-parents avant eux, ont tenu le Café de la gare, à Hersin. ” Et si je n’avais pas créé la friterie, j’aurais repris le café “, prévient Nelly.
Car ce qui l’anime au fond, c’est le goût du contact. Et du contact, depuis le petit sacre de l’adresse, elle n’en manque pas, entre les habitués, qui continuent à venir, et tous les autres, les curieux qui font un détour pour venir goûter auxdites frites. ” Comme ils mangent généralement sur place, sur l’une de nos petites tables ou sur le banc public, ils reviennent nous dire ce qu’ils en ont pensé et ça fait plaisir “, explique la patronne. Car ce qu’ils en pensent le plus souvent, c’est du bien.
Le principe même du classement fait valoir les avis des clients, comme l’explique le site Lesfriteries.com. Plus de 2 300 friteries référencées, un classement France et un autre pour la Belgique, évidemment, basés sur un indice de popularité pour chaque établissement recensé sur le site.
Plusieurs facteurs interviennent dans le calcul de cet indice parmi lesquels le vote des clients ou encore les avis déposés. La première place décrochée cette année “ motive encore plus ” les deux frangines qui revendiquent déjà ” une bonne clientèle, super sympa “.
Aidées de six salariés, elles proposent des frites fraîches cuites en deux bains, c’est incontournable, à l’huile de tournesol, pour un résultat moelleux et croustillant parfait. Pourquoi ne pas avoir opté pour la cuisson au gras de bœuf ? ” Nous avons testé de nombreuses recettes avant d’ouvrir et le gras de bœuf avait deux défauts pour nous : plus difficile à digérer et beaucoup plus fort en odeur, trop pour nous “, dévoile Nelly Florent en servant une généreuse portion de frites dorées.
Pour les pommes de terre, c’est de la bintje évidemment, ” quand c’est la saison “, et pour les bains d’huile c’est 140 °C pour la précuisson, puis 180 °C pour la cuisson. Pas plus, pas moins. Mais la règle d’or est avant tout ” une huile propre “, prévient la spécialiste.
Le choix des pommes de terre, c’est l’affaire de Cédric Leroux, commercial pour le grossiste Savary Pom’Lorette. L’entreprise, basée à Angres (62), est productrice transformatrice de pommes de terre.
Des champs à l’assiette, sa soixantaine de salariés cultive des variétés livrées sous forme de frites fraîches, cubes ou lamelles prêts à cuire, dorer, roussir, mijoter. Une quarantaine de producteurs font sortir de terre les tubercules, dont chaque variété possède sa saisonnalité et ses usages. Pour les frites, on mise sur la classe C, les pommes de terre à chair farineuse, riches en amidon. C’est lui qui, après stockage, se transforme en sucre et permet d’obtenir la couleur dorée des frites. Pas pour rien que Nelly note que, “à chaque changement de variété, on n’arrive pas à faire dorer les pommes de terre et on sert des frites blanches aux clients“.
S’il est de notoriété publique que la hollandaise bintje est LA variété à frites, elle n’est évidemment pas la seule, et peut-être même pas la meilleure. Pas la seule parce que frites fraîches oblige, il faut renouveler les variétés transformées au fil de la campagne, la saison de cette variété s’étalant entre fin décembre et début mai. De nombreuses autres variétés permettent de faire de bonnes frites, que le commercial refuse de dévoiler, stratégie commerciale oblige.
Justine Demade Pellorce
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