Votre météo par ville
Dans son rôle de garde-fou à la propagation des maladies, le Groupement de défense sanitaire du Pas-de-Calais (GDS 62) a fait le point sur les différentes maladies présentent sur le territoire national lors de son assemblée générale le 12 décembre 2024, à Maresquel.
En ce qui concerne l’IAHP (influenza aviaire), « la situation a été plus tendue en 2024 qu’en 2023 », estime Éric Fauquembergue, chef du service santé et productions animales de la DDPP 62 (Direction départementale de la protection des populations). « Il y a eu rapidement des cas dans l’avifaune locale et depuis novembre, le niveau de risque est élevé en France. Au 28 novembre, on comptait en France 15 foyers “élevages” et trois foyers “basse-cour”, dont un dans le Pas-de-Calais. Les zones humides et les zones à forte concentration d’élevages de volailles sont les plus à risque. » Pour rappel, un vaccin existe.
La PPA n’est pas présente sur le sol national mais, Éric Fauquembergue le redit, « elle peut arriver dans nos élevages via des déplacements ou via l’homme. Imaginons un routier qui jette la fin de son sandwich au jambon cru, contaminé PPA, la maladie peut arriver. Il faut donc rester vigilant. »
Actuellement, 23 pays sont infectés en Europe dont 14 de l’Union européenne. Deux cas ont été recensés non loin des frontières françaises, en Italie et en Allemagne. Une élévation du niveau de surveillance sur la faune sauvage est en place en Moselle, Bas-Rhin et dans les départements frontaliers de la région PACA.
La maladie hémorragique épizootique (MHE), n’est pour l’instant pas dans le Pas-de-Calais, « mais elle va arriver », prédit Vincent Fournier, directeur du GDS 62. « Au départ, c’était dans le sud-ouest et aujourd’hui, c’est remonté jusque dans les Pays de la Loire et la Bretagne… »
Une zone tampon le long de la zone régulée, de 50 km de large et traversant la France dans sa hauteur de la Manche aux Bouches-du-Rhône, a été mise en place par l’État où le vaccin est pris en charge à 100 %.
Selon GDS France, plus de la moitié des troupeaux caprins et ovins et près de 30 % des troupeaux bovins seraient exposés à la fièvre Q en France. « La fièvre Q est une zoonose (maladie infectieuse qui est passée de l’animal à l’homme, ndlr). La bactérie est capable de parcourir 18 km avec le vent. Autrement dit, si elle est présente dans le troupeau et que vous faites de l’épandage par jour de grand vent, elle peut aller contaminer des villes ! », explique Brigitte Trezzani, vétérinaire du laboratoire Ceva.
La fièvre Q est, selon la vétérinaire, « la deuxième cause d’avortement dans les élevages bovins. Ce que je recommande, c’est de faire de la vaccination en préventif. La vaccination permet d’assainir le troupeau. Chez l’humain, 60 % des gens ne présentent aucun symptôme, mais 4 % peuvent être hospitalisés… Aussi, si vous avez des symptômes grippaux, aiguillez votre médecin en lui signalant que vous êtes éleveur, car il peut passer à côté ».
Dernier rappel : « La fièvre Q s’attrape par les voies respiratoires. Le lait n’est pas vecteur. Donc, si vous ne vous signalez par crainte de ne plus être collecté, sachez que ça n’est pas le cas et signalez-vous ! »
« Aujourd’hui, toute la Belgique est touchée par la FCO-3. En France, c’est tout le quart nord-est. Dans le Pas-de-Calais, on recense 734 foyers, 8 710 foyers en France », indique Vincent Fournier. Depuis son apparition sur le territoire, par le Nord, en août dernier, l’État a mis en place la commande de vaccins et une prise en charge à 100 % de ce dernier jusqu’au 31 décembre. Pourtant, d’après deux enquêtes réalisées par le GDS 62, sur les 200 répondants (tous foyers), seuls 56 % ont vacciné. « Ceux qui ont vacciné ont cassé les lignes de contaminations. Notre message reste le même : vaccinez. Car au-delà des pertes directes, ce sont surtout les pertes indirectes qui peuvent être dramatiques, notamment les problèmes de reproduction (avortement, prématurés…) », poursuit Vincent Fournier.
À lire aussi : Comment un éleveur lutte face à l’épidémie de FCO-3
« On peut avoir l’impression que la FCO-3 est passée avec l’entrée en phase de repos des insectes. Mais elle va revenir », assure Marie Bastaert, vétérinaire à Beaurainville et membre du GTV 62 (Groupement technique vétérinaire), en recommandant « une vaccination avant la remise à l’herbe. Le vaccin est efficace un an mais pourquoi pas faire un rappel. Il existe aussi des vaccins pour la FCO-8 et la FCO-4, qui ne sont pas gratuits mais que je conseille de réaliser. Désinsectiser ses bêtes mais aussi ses bâtiments est également fortement recommandé. »
En effet, pour le GDS 62 et le GTV, « les régions qui ont eu la FCO-3 cette année auront la 8 ou la 4 en 2025, et ainsi de suite… »
« On va être clair, les seules bêtes qui n’ont pas besoin du vaccin, c’est celles qui sont mortes. Il n’y a plus vraiment d’excuse à vacciner ou non », conclut Valéry Lecerf, président du GDS 62.
Eglantine Puel