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Si la chaîne agroalimentaire a tenu le choc de la pandémie ces derniers mois, le commerce des produits agricoles et alimentaires reste perturbé. En cause, la fermeture prolongée des restaurants, mais aussi par le récent Brexit.
C’est ce qu’ont pu constater Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics, et Clément Beaune, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, lors d’une visite du Marché international de Rungis organisée le 2 mars.
Les grossistes et leurs fournisseurs ont naturellement subi le contrecoup des perturbations du commerce international ces derniers mois. Dernièrement, est venue s’ajouter la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le pays est un des principaux partenaires commerciaux du marché de gros, tant à l’import qu’à l’export.
Les Britanniques achètent essentiellement aux grossistes de Rungis des fruits et légumes (23 000 tonnes) et des produits laitiers (3 000 tonnes).
A l’inverse, les commerçants français achètent aux Britanniques de la viande d’agneau et de bœuf mais aussi près de 6 000 tonnes de produits de la mer notamment en provenance d’Ecosse.
Or la sortie du Royaume-Uni a occasionné un alourdissement des procédures douanières et sanitaires à destination de ce pays.
L’obtention de certificats sanitaires pour la viande ou phytosanitaires pour les végétaux est notablement plus longue. Cela fait courir le risque de pertes de parts de marché, déplorent les professionnels.
En l’absence de salon international de l’agriculture, la visite avait également pour objet d’honorer l’excellence de la production française. Et également de rappeler la nécessité de renforcer la souveraineté alimentaire européenne, ont-expliqué les deux membres du gouvernement.
« Nous sommes ici pour soutenir l’agriculture, nos producteurs et notre modèle de sécurité et de qualité alimentaires », a notamment expliqué Clément Beaune, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes.
Si le marché de Rungis est largement ouvert aux produits alimentaires d’importation, il valorise également la fine fleur de l’agriculture française.
« Ces produits renommés sont attendus sur les tables françaises comme à l’export », a constaté Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA qui accompagnait la délégation ministérielle.
« Les plus belles carcasses de veau de Corrèze ou d’agneau du Limousin, on les retrouve à Rungis », a notamment expliqué Francis Fauchère, le président du grossiste en viandes Eurodis.
« Le marché ouvre aux produits de l’agriculture française les meilleurs débouchés et parfois les plus valorisants », a abondé Jérôme Desmettre, le président des grossistes en fruits et légumes.
L’absence du débouché de la restauration est particulièrement pénalisant pour certaines denrées comme les produits tripiers. Leurs achats ont fortement baissé depuis un an, a souligné le grossiste en abats Jean-Jacques Arnoult.
Les maraîchers du « carreau des producteurs », pavillon réservé aux agriculteurs d’Île-de-France, et très prisé habituellement des restaurateurs parisiens, subissent également le contrecoup de la fermeture prolongée des établissements de restauration.
Une situation préoccupante alors que la saison des fruits et légumes de printemps va prochainement démarrer.
Actuagri