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Question beurre, Bruno Maillard est intarissable. De son histoire à son conditionnement en passant par sa fabrication, aucune étape n’est éludée. Et pour cause, le patron de la Beurrerie Montreuilloise, petite entreprise de sept personnes, conditionne à façon le beurre régional depuis plus de trente ans.
« J’achète du beurre à la laiterie d’Abbeville, explique Bruno Maillard. Ce beurre est fabriqué avec du lait qui provient des Hauts-de-France, du Vimeux principalement. Je le conditionne ici, dans l’atelier de Campigneulles-les-Petites (62), pour qu’il se retrouve dans les étals des magasins de la région. » L’autre partie de son activité, qui représente 5 % des volumes emballés, réside dans l’achat et la revente de beurre.
Le beurre acheté n’est pas n’importe quel beurre : c’est du beurre
de baratte. Bruno Maillard y tient : « Il a un goût différent dû au processus de fabrication ». Le beurre classique est fabriqué à partir de crème pasteurisé qui passera dans un butyrateur pour former un beurre auquel seront ajouté des ferments lactiques. Cela assure une stabilité du goût du beurre. « Le beurre de baratte est, quant à lui, issu de crème pasteurisée mais celle-ci va passer dans un maturateur pendant quelques heures, étape où les ferments
lactiques seront ajoutés, explique-t-il. La crème a alors du goût et passe dans une baratte où l’on obtient du petit-lait d’un côté et du beurre de l’autre. » Plus long, ce processus permet d’obtenir du beurre de meilleure qualité.
Le directeur de la Beurrerie du Montreuillois veut se distinguer par la qualité de ses produits mais aussi par leur origine. Pour cela, Bruno Maillard est adhérent à Saveurs en’Or et peut estampiller le logo sur l’emballage du beurre qu’il vend. « Pour pouvoir le faire, il faut que je sois assuré que le lait transformé en beurre est bien issu des Hauts-de-France, précise le chef d’entreprise. Le beurre que j’achète est donc tracé depuis la collecte jusqu’au conditionnement. »
Quel emballage pour le beurre ?
Dans son activité de conditionnement en travail à façon, Bruno Maillard est obligé de s’adapter aux demandes des distributeurs sur les emballages. « Certains vont choisir de l’aluminium pour favoriser la qualité du beurre. D’autres vont favoriser la matière biodégradable.» Parmi ces matières, il y a le comiwrap, un papier fabriqué à base de craie capable de se désagréger naturellement. Il est plébiscité par la grande distribution car les plaquettes de beurre peuvent ainsi passer sous un détecteur de métaux afin de d’assurer de la conformité du produit.
Avec un tel label, Bruno Maillard a pénétré certains marchés pour lesquels l’origine du beurre était importante. « Je livre environ 70 % de ma production à Carrefour, note-t-il. Les 30 % restants sont vendus aux restaurateurs de la région et notamment ceux de la Côte d’Opale. » Le
directeur n’est pas peu fier de mentionner qu’il approvisionne
le chef Marc Meurin pour servir son restaurant à Lille. « Les chefs
français savent que le beurre de baratte est meilleur que le beurre
classique. » Et s’il vient de la région, c’est encore mieux !
Si la Covid-19 a joué les trouble-fêtes en déséquilibrant les marchés,
elle n’a pas coupé les ailes de l’investissement dans une
machine qui conditionnera le beurre en barquettes de
125 grammes. « Depuis que je fais ce métier, les formats de beurre
sont de plus en plus petits. Dans les années 1970, on le conditionnait
en plaquettes d’un kilo. Aujourd’hui, c’est le 250 grammes
qui est le plus acheté. Les consommateurs plébiscitent de plus en
plus les formats de 125 grammes. » Le but est aussi de rendre le
beurre de baratte accessible au plus grand nombre.