Votre météo par ville
Entre novembre et aujourd’hui, le Pas-de-Calais a connu trois gros épisodes d’inondations, impactant plus de 300 communes, soit un tiers du département. Devant l’ampleur des dégâts, pour les particuliers, les entreprises et les agriculteurs, un préfet délégué pour la reconstruction et le plan de résilience auprès du préfet du Pas-de-Calais, a pris ses fonctions le lundi 18 mars 2024 à Arras.
Thomas Degos, c’est son nom, s’est rendu vendredi 22 mars à l’hôtel communautaire de la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer (CAPSO), aux côtés de Jacques Billant, préfet du Pas-de-Calais, pour rencontrer les élus des secteurs touchés par les inondations de l’arrondissement de Saint-Omer. Dans la foulée, il est parti rencontrer les équipes du service ” rivière ” du Syndicat mixte pour l’aménagement et la gestion des eaux de l’Aa (SmageAa). L’occasion de faire un point sur les travaux en cours et futurs.
Première mission : le suivi et la coordination des dossiers pour accompagner les habitants. “On parle ici du suivi des demandes de reconnaissance de situation de catastrophe naturelle (quatre toujours en attente) et des dossiers assurantiels avec l’enjeu notamment des versements des indemnisations”, explique Jacques Billant, préfet du Pas-de-Calais.
Si de premières choses ont été mises en place comme le passage de 21 à 10 jours de délai pour le versement d’indemnisation si un accord a déjà été établi entre l’assuré et l’assureur, des permanences, physiques et téléphoniques, sont également mises en place pour aider au montage et au suivi des dossiers.
À lire aussi : Notre dossier qui revient sur les inondations qui ont frappé le Nord-Pas de Calais
En ce qui concerne les aides qui ont déjà pu être débloquées, “70 millions d’euros (M€) ont été versés aux collectivités auxquels s’ajoute une dotation de solidarité. Ce sont près de 420 dossiers de subventions qui ont été déposés et à ce jour (22 mars 2024), 20 M€ ont été attribués à ces dossiers”, détaille le préfet du Pas-de-Calais.
Seconde mission : gérer les travaux d’urgence. Entendez par là le retrait d’embâcles, la réparation des digues, etc. “Ces travaux ont été identifiés avec les comités opérationnels sur le terrain, avec les collectivités et les sous-préfets. Ils ont ainsi compté 530 opérations d’urgence à réaliser et à ce jour 250 opérations ont déjà eu lieu, avance Jacques Billant. C’est sûr que pour les gens cela peut paraître long mais les travaux sont d’ampleur.”
En effet, Ludovic Marquis, agent d’entretien au SmageAa explique : “Quand il y a des petites inondations ou des petites tempêtes, on a quelques arbres ou branches qui tombent à l’eau. Là, on a des arbres qui sont tombés depuis leurs souches ! Et surtout, beaucoup d’arbres. Depuis novembre, on n’arrête pas.”
Thomas Degos, le fameux préfet délégué, a donc pour rôle de coordonner ces travaux d’urgence et veiller à leur réalisation : “Du fait d’une simplification administrative permettant d’utiliser le régime de déclaration pour ces travaux, on passe de délais de neuf mois à deux mois pour la réalisation de ces ouvrages.”
Troisième mission : mettre en place des travaux structurants. Ces derniers devraient être opérés entre avril et octobre, en prévision de l’hiver 2024 pour “protéger le territoire d’éventuelles futures inondations”, prédit Jacques Billant. “Là, ce sont les procédures classiques qui devraient reprendre leur place mais, il est déjà prévu que certains de ces travaux structurants puissent bénéficier d’accélération dans leur réalisation via le régime de déclaration”, ajoute Thomas Degos. On parle ici de curage, surélévation de digues ou encore de création de zones d’expansion des crues.
“Mais encore une fois, ces travaux se font en parallèle des travaux d’urgence”, rappelle Jacques Billant. Bref, Thomas Degos ne sera pas de trop pour soutenir le préfet du Pas-de-Calais ainsi que Jean-François Raffy, sous-préfet chargé de mission pour la reconstruction.
À lire aussi : Coralie, victime des inondations à trois reprises, avant même d’emménager
“Il n’y a qu’un seul préfet du Pas-de-Calais, c’est monsieur Jacques Billant, rappelle Thomas Degos. L’idée ici est vraiment de venir en renfort, avec une équipe qui constitue une task force qui suivra et gérera tous ces travaux mais aussi qui aidera dans la construction d’un plan de résilience pour prévenir ces phénomènes d’inondations.”
Concrètement, ils seront une quinzaine à venir en appui du préfet et des sous-préfets du Pas-de-Calais sur ces dossiers inondations. “Un préfet délégué à ce type de mission avait déjà été mis en place lors des inondations dans la vallée de la Roya. Mais c’est la première fois qu’on a un phénomène d’inondations de cette ampleur en France. Je n’ai pas de date de fin pour ma mission. Ce sont 30 000 personnes qui ont été touchées, il est donc important de leur faire passer le message qu’elles ne sont pas seules.”
Eglantine Puel