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“Il faut éviter de céder à des peurs soudaines comme l’a fait l’État. Il faut se baser sur la science et ne pas faire peur inutilement.” Marie-Sophie Lesne, vice-présidente au conseil régional des Hauts-de-France en charge de l’agriculture, l’a dit et répété : le décret sur les ZNT (zones de non traitement) est “une décision prise trop rapidement et malhonnête intellectuellement.” Elle s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée jeudi 20 février au siège de Région à Lille, à quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture 2020.
Et de poursuivre sa critique vis-vis d’une mesure “imposée d’en haut” : “C’est encore et toujours l’agriculteur qu’on charge. On risque de porter un coup fatal à notre agriculture.” Selon elle, ce décret “ajoute à l’anxiété générale”, au contexte d’« agribashing” qui est “en train de faire des ravages dans nos campagnes”. De gros efforts de la profession ont pourtant été réalisés rappelle-t-elle, notamment avec la mise en place de chartes départementales.
Alors pour répondre aux attentes de la société toujours plus prégnantes, la Région se propose d’« accompagner” plutôt que de “sanctionner” : “Contrairement à l’État qui punit, nous voulons démontrer qu’il faut prendre le problème à la racine. Là où l’État sanctionne, on accompagnera les agriculteurs”.
Et de présenter le plan régional en faveur de l’agroécologie, annoncé en décembre 2019 par le président de Région Xavier Bertrand. Il devrait être prêt d’ici juin 2020. “C’est un plan coconstruit avec la chambre d’agriculture”, précise la vice-présidente.
“On veut créer un mouvement de fond, insiste Marie-Sophie Lesne, une transformation massive et démontrer que l’agroécologie est compatible avec la rentabilité économique”.
Parmi les mesures annoncées : des diagnostics d’agroécologie dans les exploitations pour les agriculteurs qui le demanderont, une massification du conseil et la création d’un guichet unique du conseil à l’agroécologie, l’organisation d’assises de l’agroécologie, ou encore la mise en place, à Amiens (80), d’une plateforme, centre de ressources et de démonstrations.
En parallèle, la Région continue à accompagner le développement du bio. “On va mettre en place un label « territoire bio engagé” à l’image des panneaux “villages fleuris” que l’on voit à l’entrée des communes, annonce la vice-présidente. Pour l’obtenir, il faudra au moins 20 % de produits bio dans les cantines scolaires et /ou plus de 6 % de la SAU de la commune en bio.”
Marie-Sophie Lesne annonce également que la Région va prendre à sa charge les aides au maintien en bio, qui avaient été abandonnées par l’État.
Autant d’aides qui devraient à nouveau être présentées à l’occasion du SIA qui ouvre ses portes le samedi 22 février et où la Région sera présente.
Laura Béheulière