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Depuis le 24 avril 2020, les consommateurs peuvent afficher leur soutien aux commerçants avec le hashtag #TousAvecNosArtisans, en arborant le logo dédié ou en collant un stickers chez les commerçants. À travers cette campagne, la chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) Hauts-de-France rappelle que l’épidémie de Covid-19 a démontré que le “consommer local” n’est pas qu’une simple tendance : “c’est aussi une nécessité”.
“Avec plus de 90 000 entreprises dans la région et plus de 160 000 emplois, l’artisanat sera un vecteur fort de la reprise économique”, indique un communiqué du 11 mai 2020. Dans cette période d’après-confinement, les artisans veulent continuer à gagner en visibilité. Certains secteurs ont été particulièrement touchés par la crise, comme celui des fromages. Romain Olivier, artisan-affineur basé à Boulogne-sur-Mer (62), élu membre du CMA Hauts-de-France depuis quatre ans, répond à nos questions.
La préoccupation des artisans aujourd’hui, c’est de continuer d’exister. Cette démarche, portée à l’échelle nationale, donne une visibilité aux métiers de l’artisanat. Ils regagnent des parts de marché depuis quelques années, alors pourvu que ça se perpétue post-confinement.
Oui. Nous voulons sensibiliser le public pour le faire revenir vers l’humain, et de fait, vers le commerce de proximité. #TousAvecNosArtisans sert aussi à mettre en avant des professionnels qui maîtrisent leur métier. Et ils sont multiples : alimentaire, bâtiment, service… Pourtant, aux yeux de certains consommateurs, les grosses entreprises sont les spécialistes de la norme. C’est plus rassurant pour eux, alors que les indépendants sont tout aussi professionnels.
Notre personnel est équipé depuis longtemps : charlottes sur la tête, chaussons en plastique de protection, gants, masques, blouses… c’est notre quotidien. Dans les caves d’affinage, et dans le secteur de l’alimentation en général, il existe des mesures d’hygiène très strictes. Que ce soit sur la partie exploitation ou production.
En production, rien ne change pour les mesures d’hygiène. C’est plutôt la partie administrative : l’accueil sur le site pour les clients et les vestiaires pour les équipes. Concernant notre activité, le chiffre d’affaires a baissé de 90 % durant la première semaine de confinement. Aujourd’hui, on retrouve un certain niveau, aux alentours de – 50 %. Mais à partir du 1er juin, le chômage partiel ne sera plus remboursé totalement par l’État et ce sera à nous de le prendre en charge. Il faut donc que la reprise de l’activité revienne à la normale, et vite.
C’est difficile à dire. Des commerces ont fermé durant le confinement, d’autres sont restés ouverts. Pour les bouchers, j’en connais à Lille qui ont su tirer leur épingle du jeu, mais pas tous. La zone de chalandise a peut-être joué, selon le nombre d’habitations près de leur commerce et selon le type de quartier. Sur la côte d’Opale, certains artisans ont souffert de l’absence de touristes, d’autres ont eu davantage de clientèle grâce aux personnes venues se confiner dans leur maison secondaire.
Pour ma part, les quatre boutiques des “Fromageries Philippe Olivier” de Boulogne-sur-Mer (62), Calais (62), Lens (62) et Lille (59) ont aussi connu de grandes disparités. Alors on verra bien pour la suite !
Propos recueillis par Lauren Muyumba