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Plus de 900 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année, indique le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans un rapport publié le 4 mars 2021, et intitulé « Food Waste index » (Index de gaspillage alimentaire).
Ce rapport de 100 pages met en évidence un problème mondial. En effet, tous les pays sont concernés à des degrés plus ou moins divers. Sur les 54 pays étudiés, couvrant environ les trois quarts de l’humanité (pays riches, moyens et pauvres), il ressort que pour 121 kilos d’aliments gaspillés chaque année par habitant de la Terre, 74 kilos, soit bien plus que la moitié, le sont au niveau du foyer.
Sur les 20 pays de l’Union européenne étudiés, la Slovénie, l’Autriche et la Belgique paraissent les pays les plus « vertueux ». Seuls huit pays européens sont en-dessous de la moyenne mondiale. Ce phénomène est « remarquablement similaire dans les pays à revenu moyen inférieur et dans les pays à revenu élevé, ce qui suggère que la plupart des pays ont encore des progrès à faire », note le rapport. Au total, ce sont 570 millions de tonnes sur les 930 millions que les ménages gaspillent chaque année, soit 61,3 %. La restauration est responsable de 26 % du gaspillage et presque 13 % pour le commerce de détail.
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Pour mieux faire prendre conscience de l’importance du sujet, le PNUE ose cette comparaison très parlante : les 923 millions de tonnes de nourriture gaspillées chaque année rempliraient 23 millions de camions de 40 tonnes. « De pare-chocs à pare-chocs, assez pour faire sept fois le tour de la Terre ».
La directrice du PNUE Inger Andersen pointe, dans son éditorial, des problèmes connexes à ce gaspillage. « Si les pertes et les déchets alimentaires étaient un pays, il serait la troisième source d’émissions de gaz à effet de serre. Le gaspillage alimentaire pèse également sur les systèmes de gestion des déchets, exacerbe l’insécurité alimentaire, ce qui en fait un contributeur majeur aux trois crises planétaires que sont le changement climatique, la perte de nature et de biodiversité, et la pollution et le gaspillage », écrit-elle.
Le plus inquiétant est sans doute le fait, selon le PNUE, que « le gaspillage alimentaire au niveau des consommateurs (ménages et services de restauration) semble être plus de deux fois supérieur à l’estimation précédente de la FAO » qui date de 2011, et ceci malgré le fait que la démographie mondiale n’ait augmenté dans le même temps que de 10 %, passant de 7 milliards (2011) à 7,7 milliards (2019).
En avril, le PNUE mettra en place des groupes de travail régionaux sur le gaspillage alimentaire en Afrique, en Asie-Pacifique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, et en Asie occidentale, afin d’aider les États membres à élaborer des bases de référence et des stratégies en matière d’alimentation. L’organisation des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) estime qu’environ une personne sur neuf est en sous-alimentation chronique dans le monde, soit 821 millions de personnes. Parmi elles, 140 millions d’enfants.
Par ailleurs, 45 % des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dus à la malnutrition, cela représente 3,1 millions d’enfants. Une situation aggravée dans certaines régions du monde par la crise du coronavirus. Enfin les Nations unies doivent organiser à l’automne le tout premier “Sommet sur les systèmes alimentaires”, visant à des modes de production et de consommation plus « sains, durables et équitables ».