Votre météo par ville
Quel regard portez-vous sur les problèmes de qualités de l’eau dans l’Hexagone ? On ne les nie pas. Mais les agriculteurs sont engagés dans cette problématique avec l’implantation de bandes enherbées le long des points d’eau, le développement des couverts hivernaux, la mise aux normes des bâtiments agricoles et des produits phytosanitaires, mais également l’augmentation du recours aux outils d’aide à la décision, aux produits de biocontrôle et aux variétés résistantes qui visent à réduire l’utilisation des pesticides.
L’utilisation des pesticides est pointée du doigt par de nombreux citoyens, que leur répondez-vous ? La France n’est pas si mal placée en termes de recours à l’utilisation de pesticides alors que nous avons un certain nombre de productions sensibles aux maladies. En 2020, la France utilisait, en moyenne, 3,4 kg de pesticides par hectare. La moyenne des pays européens se situant à 3,3 kg par hectare. La Belgique, les Pays-Bas ou encore l’Allemagne sont bien au-dessus de nous. En France, on a du mal à dire que les choses ont progressé même si nous sommes conscients qu’il faut aller plus loin. On attend beaucoup des agriculteurs, mais ils n’iront plus loin et n’auront des résultats que si plusieurs conditions sont respectées. Pour accélérer les transitions, il faut avoir des solutions applicables, gérables, efficaces et économiquement viables dans les exploitations.
Comment faire pour aider les agriculteurs à aller plus loin ? Un travail doit être réalisé en amont, et notamment au niveau de la recherche. Nous attendons plus de l’Inrae. L’accompagnement humain, individuel et collectif, est aussi important. Il faut également une aide à l’investissement. On a vu l’appétence à la rapidité d’utilisation des différents fonds mis en place pour du matériel de désherbage, des pulvérisateurs plus performants… Les crédits ont été consommés très rapidement, cela montre bien la volonté d’avancer. Et enfin, il faut un accompagnement économique public à la prise de risque. Actuellement, les prestations de services environnementaux sont insuffisantes pour répondre aux enjeux auxquels on doit faire face. Il y a aussi une nécessité d’avoir des démarches de projets dans les territoires au niveau des filières avec une juste rémunération. Les collectivités qui nous demandent de faire des efforts au niveau de l’eau ont également des possibilités d’agir. Il faut redonner de la fierté aux agriculteurs avec une communication positive sur leur rôle dans la souveraineté alimentaire et sur les résultats des efforts engagés.
Propos Recueillis Par Hélène Graffeuille
Lire aussi : Débat sur l’eau et l’agriculture : quelle envie ?