Votre météo par ville
Été 2018, la peste porcine africaine (PPA) fait son apparition en Chine et dans l’Est de l’Europe. Cette même année, en Belgique, des sangliers porteurs du virus sont retrouvés. Ce virus arrivé aux portes de notre région est extrêmement contagieux et mortel pour les porcs.
La France sonne alors l’alerte et instaure une série de mesures sanitaires pour les élevages de porcs à titre préventif. Parmi ces mesures, chaque élevage doit désigner un référent biosécurité et réaliser des aménagements afin d’être conforme à la réglementation. Le plupart d’entre eux devaient être mis en œuvre pour le 1er janvier 2020.
Sur le terrain, si les formations ont bien débuté et ont été suivies par de nombreux éleveurs, les chantiers de mise aux normes sont encore bien souvent en cours ou en réflexion.
« Depuis début 2019, nous avons multiplié les formations à la biosécurité, raconte Gwendoline Desailly, directrice de l’URGPP (union régionale des groupements de producteurs de porcs). Mais à ce jour, il reste encore beaucoup d’éleveurs non formés. »
Les producteurs peuvent suivre cette formation avec l’URGPP, les groupements de producteurs de porcs ou encore avec les chambres d’agriculture. Lors de cette journée, l’éleveur y apprend à reconnaître un animal victime du virus de la PPA et revoit les mesures sanitaires qu’il doit appliquer sur son élevage.
La deuxième partie, plus individualisée, consiste à réaliser un plan de biosécurité. « Chaque éleveur crée son plan selon l’aménagement existant et y ajoute les installations nécessaires afin d’être en conformité avec la réglementation », explique Gwendoline Desailly.
Le nombre d’aménagements varie selon la disposition des bâtiments, leur vétusté et le niveau de normes sanitaires respectées auparavant. Une vraie réflexion est donc à mener avant de se lancer dans les travaux. Suite à cela, la direction départementale de la protection des populations effectuera des contrôles.
Pour accompagner les éleveurs porcins des Hauts-de-France, le Conseil régional a accordé une enveloppe de 1,65 million d’euros. « Chaque éleveur qui réalisera des investissements pourra prétendre à recevoir une aide financière”, explique Gwendoline Desailly.
Les investissements d’aménagement, de modernisation ou de relocalisation d’un sas sanitaire, d’une aire d’équarrissage ou d’une quarantaine et les aménagements d’une aire de stockage, d’un quai d’embarquement et de systèmes de protection sont éligibles à cette aide. Pour l’obtenir, il n’y a pas de critères de sélection. Toutefois, les montants éligibles doivent être compris entre 5 et 20 000 euros. Le taux d’aide étant de 20 %, un éleveur pourra recevoir entre 1 000 et 4 000 euros de subvention.
Attention, le temps presse : les dossiers sont à rendre avant le 29 février 2020. « À la vue du temps imparti dont nous disposions pour dispenser des formations et mettre en conformité les élevages porcins, nous avons décidé d’accélérer la mise en place des aménagements, explique Gwendoline Desailly. Nous estimons que l’éleveur n’a plus besoin d’attendre l’accord d’octroi des subventions pour débuter son chantier. Seul le dépôt du dossier peut suffire. »
Une amélioration globale des élevages porcins est donc à prévoir pour l’année 2020.
Lucie Debuire