Votre météo par ville
Tout a commencé seulement quelques jours après le début des Jeux olympiques de Paris, lorsque le comité britannique a annoncé faire appel à son propre chef cuisinier pour nourrir ses athlètes. Dans un article, le Times rapporte ainsi que les athlètes auraient été rationnés en viande et œufs, qu’il y aurait régulièrement des ruptures de stocks et que les files d’attente sont importantes. Depuis, c’est la controverse.
Ce sont ensuite les délégations de la Barbade et de la Jamaïque qui ont fustigé le restaurant du village olympique. Selon les informations d’Outre-mer 1ère, Cammie Burke, le chef de mission de la délégation de la Barbade, a affirmé que la nourriture manquait à la cantine du village olympique lors d’une interview avec CBC (Caribbean broadcasting corporation).
Le fait est que la question de l’alimentation des athlètes aux JO de Paris pose question depuis le début. Pourtant, le Cojo (Comité d’organisation des JO) a consulté 120 organisations entre 2021 et 2022, dont des experts en nutrition, des ONG, des chefs cuisiniers, l’Ademe et des représentants des filières agricoles, rapportait Agra Presse en décembre 2023. Ce sont également 210 athlètes français et internationaux qui ont été consultés. On peut donc raisonnablement penser que les menus et quantités ont été réfléchis en concertation et sont adaptés à une alimentation de sportifs.
À lire aussi : Top départ pour les Jeux olympiques de Paris 2024… à Lille !
Mais déjà, les interprofessions animales (bovine, porcine et avicole) s’inquiétaient d’une communication qu’elles jugeaient trop poussée vers une alimentation végétarienne. Le président d’Interbev (l’Interprofession bétail et viandes), Jean-François Guihard, avait pris la plume en mai pour écrire au président du Cojo, Tony Estanguet. Dans cette lettre, également envoyée au Premier ministre et au ministère de l’Agriculture, Jean-François Guihard déclarait que “la viande a toute sa place ” dans les 13 millions de repas qui seront servis pendant les JO. Il demandait aussi que la communication “ fasse rayonner toute la gastronomie à la française et pas seulement les produits ultratransformés végétaux “.
Cette communication très orientée sur l’alimentation végétale n’est pas une surprise. Le Cojo avait, en effet, annoncé, avec beaucoup d’ambition, vouloir se limiter à 1 kg d’équivalent CO2 par repas. Pour cela le Cojo avait annoncé que “l’approvisionnement devra inclure 80 % de produits français. Cet objectif est porté à 100 % pour les viandes et les produits laitiers. De plus, un quart des denrées devront être produites à moins de 250 kilomètres des sites. Les produits biologiques et labellisés seront mis à l’honneur, en lien avec les objectifs fixés par les lois Egalim (2018) et Climat et résilience (2021) pour la restauration collective. Par exemple, 30 % des approvisionnements devront provenir de filières bio ou en conversion et les viandes seront issues de filières durables“, détaillait Agra Presse.
Mais c’est surtout en passant par la végétalisation des assiettes que le Cojo souhaitait atteindre ce chiffre de 1 kg d’équivalent CO2 par repas. Toujours selon Agra Presse, 60 % des sandwichs proposés aux spectateurs sont végétariens, ainsi que la moitié de l’offre à destination des salariés et volontaires.
Quant aux athlètes, le Cojo parlait plutôt d’une “augmentation et valorisation de l’offre végétarienne disponible au Village et sur les sites de compétition” mais assurait également que chaque athlète pourrait suivre son régime alimentaire habituel.
Eglantine Puel