Votre météo par ville

À Cysoing, une cantine où l’on mange à 65 % local

10-02-2022

Actualité

Consommation

Avec un taux de 65 % d’approvisionnement local, dont 25 % en bio, dans un rayon de 50 km autour de l’établissement, le collège de Cysoing, dans le Nord, a fait de ce sujet une de ses priorités. Il fait partie des trois établissements de la région, avec le collège de Cassel et le lycée d’Étaples, à s’approcher le plus des objectifs de la loi Egalim.

Le restaurant scolaire du collège de Cysoing réalise 800 couverts par jour pour les élèves, le personnel et les enseignants de l’établissement. © V. CH.

Vous ne le saviez sans doute pas : il existe un restaurant trois étoiles à Cysoing ! Et il régale plus de 800 convives par jour. Ce ne sont pas des étoiles au guide Michelin, mais tout de même, il s’agit des étoiles « Ici, je mange local », décernées aux établissements scolaires et médico-sociaux (Ehpad, IME…) engagés dans une démarche d’approvisionnement local et de qualité pour la restauration.

En décembre, le collège de Cysoing a reçu sa troisième étoile, qui distingue un approvisionnement minimum de 60 % de denrées locales dans au moins quatre filières agricoles, dont 10 % issues de l’agriculture biologique régionale. Les chiffres de l’établissement vont même au-delà, avec un taux de 65 % d’approvisionnement local, dont 25 % en bio, dans un rayon de 50 km, et flirtent avec les objectifs de la loi Egalim et ses exigences de 50 % de produits durables et de qualité.

Un défi technique

Ce résultat est une fierté pour Jean-Paul Trentesaux, le gestionnaire de l’établissement : « C’est une reconnaissance de notre travail ». Il est, en effet, engagé dans l’approvisionnement local depuis son arrivée dans le collège, il y a 20 ans.

Depuis 2007, il travaille main dans la main avec le chef de cuisine, Marcel Lorthioir, lui aussi convaincu par la démarche. « C’est un véritable challenge de trouver tout ce dont nous avons besoin pour la restauration scolaire autour de l’établissement », avance Jean-Paul Trentesaux.

Maraîcher, éleveur, outil d’abattage, boulanger, poissonnier… il travaille aujourd’hui avec près de 20 fournisseurs. C’est d’autant plus un défi que la réglementation qui régit la commande publique ne permet pas de favoriser explicitement le local.

Le collège de Cysoing passe ses propres marchés publics pour s’approvisionner « Nous jouons sur des critères comme la saisonnalité des produits, de fraîcheur ou encore de diminution des émissions de gaz à effet de serre parce qu’il y a moins de transports ». Un moyen de favoriser les producteurs autour du collège.

Vertus pédagogiques

Ce sont les producteurs qui assurent les livraisons chaque semaine. Cela nécessite évidemment un peu d’anticipation et d’organisation. « Nous prévoyons les menus sur six semaines, d’une période de vacances à l’autre », explique Marcel Lorthioir, qui échange en direct avec les producteurs et sait aussi s’adapter. « Il nous arrive de les aider à se débarrasser d’un surplus ou de récupérer des invendus hors calibre, tout à fait propre à la consommation mais que la grande distribution a refusé », explique-t-il.

La responsabilité environnementale est, en effet, une des grandes motivations des deux responsables qui investissent beaucoup de leur temps pour régaler leurs convives. Car le projet comprend aussi une dimension pédagogique autour du bien manger. « On veut donner aux élèves le goût des bonnes choses, tout en montrant ce qu’est un repas équilibré », précise Jean-Paul Trentesaux.

Chaque midi, les produits frais, cuisinés sur place, sont proposés aux élèves, aux enseignants, au personnel administratif et aux agents. Un travail important est aussi mené autour du gaspillage. « La réduction du gaspillage est un des leviers pour maîtriser nos coûts », explique-t-il. Le prix du menu, fixé à 2,98 € par repas et par personne, n’a pas augmenté depuis six ans. « Un tiers est consacré à l’entretien et à la main-d’œuvre et deux tiers à la nourriture », détaille le responsable, qui dispose d’un budget annuel de 500 000 €, et suit de près les dépenses pour maintenir l’équilibre des finances.

Au-delà de la reconnaissance des pouvoirs publics, c’est sans doute celle des convives qui apportent le plus de satisfaction aux deux responsables ainsi qu’à la principale de l’établissement Nicole Castel. Deux à trois fois par an, ils organisent des « commissions menus », pour échanger avec une vingtaine d’élèves volontaires sur la constitution des repas. La remarque lancée lors de la dernière rencontre sonne à contre-courant des souvenirs de cantines qui trottent dans toutes les têtes. « Surtout ne changez rien », ce seraient-ils exclamés ! 

Virginie Charpenet

Lire aussi : 192 établissements labellisés « Ici je mange local »

Facebook Twitter LinkedIn Google Email
Noël autrement (4/4). De garde avec les soignants
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Noël autrement (3/4). Une fête aux accents d’ailleurs
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Émilie roibet, itinéraire d’une reconversion bien pensée
Architecte paysagiste de formation, Émilie Roibet a quitté ses bureaux lillois pour créer sa ferme florale "À l'ombr [...]
Lire la suite ...

Une Cuma qui a le sens de l’accueil
Localisée à Bois-Bernard, la Cuma " L'accueillante " est confrontée aux départs en retraite de ses membres, souvent [...]
Lire la suite ...

DOSSIER ÉNERGIE. À la centrale de Lens, le bois devient énergies
Unique dans la région, par son genre et sa taille, la centrale de cogénération de Lens produit à la fois de l'élect [...]
Lire la suite ...

Inondations : après la pluie, se reconstruire
Une semaine après les premières crues, le Pas-de-Calais tente d'émerger peu à peu, malgré la menace de nouvelles in [...]
Lire la suite ...

Inondations : 50 millions d’euros pour les collectivités sinistrées
Le chef de l'État en déplacement à Saint-Omer et à Blendecques, le mardi 14 novembre, a annoncé un plan d'aide pou [...]
Lire la suite ...

À la ferme du Major, “on crée de l’énergie”
La ferme d'insertion du Major, à Raismes, emploie 40 hommes et femmes éloignés de l'emploi pour leur permettre, en ac [...]
Lire la suite ...

Jean-Marie Vanlerenberghe : « L’attentat à Arras a souligné les failles du dispositif »
Ancien maire d'Arras et doyen du Sénat, Jean-Marie Vanlerenberghe réclame « une réponse ferme » mais dans le resp [...]
Lire la suite ...

Changer de goût et agir pour le futur
Plus saine, plus durable, plus accessible, l'alimentation de demain doit répondre à d'innombrables défis. À l'occasi [...]
Lire la suite ...

Retour sur la première édition du championnat international de la frite
Le premier championnat international de la frite s'est déroulé à Arras le samedi 7 octobre 2023. Soleil et ambiance [...]
Lire la suite ...

Jean-Paul Dambrine, le patron sensas’
Il est l'icône de la frite nordiste. À 75 ans, Jean-Paul Dambrine, fondateur des friteries Sensas et président du jur [...]
Lire la suite ...

Quatre lycéennes d’Anchin à la conquête de l’Andalousie
Iris, Angèle, Louise et Eulalie, lycéennes à l'Institut d'Anchin, ont passé trois semaines caniculaires près de Sé [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Nord, plusieurs nuances de rose, plusieurs nuances de bleu : l’éparpillement façon puzzle
Avec 11 sièges à pourvoir, c’est le département à renouveler le plus grand nombre de sièges derrière Paris : le [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Pas-de-Calais, la droite (presque) unie, la gauche en ordre dispersé et l’éventualité du Rassemblement National :
Pour les prochaines élections sénatoriales, les gauches ne font pas bloc dans le Pas-de-Calais. La droite, elle, table [...]
Lire la suite ...

Découvrez le supplément élevage – Avril 2024

Numéro 360 : 12 avril 2024

3 questions à Quentin Blond,vétérinaire et président du Conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Hauts-de-France
  quentin blond, vétérinaire et président du conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Haut [...]
Lire la suite ...

Mettre en commun ses forces pour mieux fonctionner
Travailler en Coopérative d'utilisation des matériels agricoles peut favoriser le bien-être des éleveurs en leur lib [...]
Lire la suite ...

La traite, un moment clé à ne (surtout pas) négliger
La traite est un moment important de la journée, mais elle peut aussi s'avérer pénible, à la fois pour le trayeur et [...]
Lire la suite ...

Une charte pour le bien-être animal
Créée en 1999, la charte des bonnes pratiques d'élevage ne cesse de s'adapter aux demandes sociétales et réglementa [...]
Lire la suite ...

Au cœur des terres

#terresetterritoires