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Cela va faire bientôt 10 ans que Sophie Farrugia a troqué son habit de commercial pour un tablier. Dans son atelier de 200 m2 de Wimereux, sur la côte d’Opale (62), elle fabrique, avec son équipe de quatre personnes, une gamme d’une quarantaine de biscuits. Sucrés ou salés, il y en a pour tous les goûts.
La gamme salée rencontre un franc succès. Elle représente, aujourd’hui, un tiers du chiffre d’affaires. « J’essaye d’avoir de plus en plus de choix de ce côté-là, reconnaît-elle. Pour le moment, ce sont les croûtons, biscottes, toasts et biscuits à base d’écume de Wimereux, fromage local, qui sont les plus demandés. » La gamme sucrée, quant à elle, reste la plus connue. Il faut dire qu’elle est présente depuis le début. « J’ai commencé, seule, dans mon atelier à fabriquer une dizaine de biscuits différents, se souvient-elle. Depuis, j’ai deux gammes : celle avec les recettes du Nord, comme les “Ptits Boulonnais”, des macarons secs, et une autre avec des recettes plus authentiques. »
La pâtissière a également développé des gaufres fourrées. Il en existe douze parfums différents. Elles représentent un tiers du chiffre d’affaires de la biscuiterie. Toutes sont imaginées par Sophie Farrugia pour répondre aux différents goûts des consommateurs, aux enjeux de productions et de commercialisation.
À l’origine, c’est la gourmandise qui a poussé Sophie Farrugia à se reconvertir professionnellement. Issue d’une famille de restaurateurs et pâtissiers, elle s’est naturellement tournée vers un métier de bouche. « Je suis arrivée dans le Pas-de-Calais pour suivre mon mari, explique-t-elle. J’en ai profité pour me réorienter et j’ai suivi un CAP pâtisserie. » Ses motivations : avoir sa propre entreprise et travailler dans l’alimentation.
Au fil de sa formation, son projet se peaufine : lancer une biscuiterie. « Je voulais avoir le moins de contraintes possibles par rapport à la conservation de ma production. Je ne voulais pas non plus travailler avec des produits ultra frais. Je me suis donc lancée dans ce projet, se rappelle-t-elle. Avant tout, je voulais me fournir de matières premières régionales. »
La farine qu’elle utilise provient des moulins Waast à Mons-en-Pévèle (59), le beurre est acheté directement chez un producteur de Cremarest (62) et les œufs viennent d’élevages locaux en plein air. « Dès que je peux acheter en local, je le fais, précise-t-elle. J’ai envie que mes produits soient de qualité, je dois donc être attentive à la provenance de mes ingrédients. » Un credo qui lui permet de se démarquer, tout en valorisant le travail des producteurs régionaux.
Naturellement exigeante, Sophie Farrugia a suivi une formation chez Adrianor pour élaborer un cahier des charges strict lui permettant « d’avoir le logo “Artisan en or” » qu’elle arbore aujourd’hui dans sa boutique.
Vendus dans les épiceries de la région, les boutiques de produits de terroir et certains magasins de producteurs, les biscuits de Sophie Farrugia ont une histoire à transmettre. « Je souhaite que mes biscuits soient vendus par des personnes qui connaissent leurs marchandises et qui savent en parler », affirme cette chef d’entreprise, qui n’imagine pas vendre ses biscuits dans les grandes surfaces.
Sophie Farrugia peine aujourd’hui à combler l’appétit de ses clients. Elle souhaite donc augmenter sa production et proposer une gamme de produits à base de fruits français pour « compléter l’offre ».
Par ailleurs, elle essaye d’attirer les touristes en travaillant avec les offices de tourisme, les restaurants et hôteliers du secteur, pour les accueillir dans sa boutique, accolée à l’atelier, et montrer les différentes étapes de la confection de ses douceurs.
« J’essaye de continuer à me faire connaître. J’aimerais que mes biscuits deviennent des incontournables des Hauts-de-France et que mes produits continuent à être reconnus pour leur qualité. »
Une ambition qui ne fait pas peur à Sophie Farrugia. Mis à part pour les gaufres, produits du nord de la France, peu de concurrents se partagent la part du gâteau.
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