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Des dossiers importants, beaucoup de sujets et de nombreux enjeux : voici ce qui attendait Luc Feret à son arrivée à la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Nord en ce début novembre. Le natif du Valenciennois ne découvre ni le territoire qui l’a vu naître, ni la fonction qu’il avait approchée de près en tant qu’adjoint dans le Pas-de-Calais.
Avant de regagner sa région natale, l’homme a vadrouillé. Lyon – pour ses études d’ingénieur de travaux publics de l’État et son premier poste dans l’aviation civile -, Paris – et ses grands travaux routiers – en passant par Saumur – au sein de la DDE (Direction départementale de l’équipement) du Maine-et-Loire, il est revenu, il y a quelques années déjà, sur ce « territoire très humain, où les relations sont bonnes et franches », « en particulier avec le monde agricole », croit-il bon d’ajouter. « L’ADN de la DDTM est de dialoguer et de concerter avec tout le monde », pose-t-il, se fixant en ligne de mire de « répondre sans délai aux attentes des concitoyens. »
Cet intérêt pour la mission de service public a, dit-il, guidé ses choix d’études puis professionnels. « L’envie de travailler avec les territoires est une constante de mon parcours », remarque-t-il. Il en apprécie l’échelle. « Je crois beaucoup au dernier kilomètre des politiques publiques. » Comment décliner les grandes politiques au plus près du territoire ? « Il y a là un vrai enjeu de ce qui est pensé au niveau national, c’est là que se décèlent les contradictions. »
Le nouveau DDTM du Nord est installé avec une bonne partie des 400 agents dans les bureaux pimpants de la cité administrative de Lille. Les autres se trouvent dans les cinq antennes qui maillent le territoire. Un territoire qui a la particularité d’être « très grand », qui a connu plusieurs « révolutions », qui demeure « très productif » et « qui connaît aujourd’hui une phase de réindustrialisation ».
Comme dans le Pas-de-Calais, Luc Feret est ici « frappé par les contrastes entre les territoires », entre villes et campagnes, entre bocages et plages.
Parmi les sujets que gère le Valenciennois et ses équipes, foncier, eau, habitat, gestion des risques, des sujets donc qui concentrent une partie des « défis de la société. »
Le département consomme 450 hectares chaque année, chiffre-t-il. « Il y a un vrai enjeu à revoir cette trajectoire et à préserver les espaces naturels, agricoles et forestiers », estime celui qui parle de conflit d’usage pour les sols, mais aussi pour l’eau, le second sujet listé. Les alternances d’excès puis de manque de la précieuse ressource sont une des conséquences du changement climatique, lâche celui qui souligne que « tout dixième de degré gagné est important. »
Veiller au respect des engagements des uns et des autres, promouvoir et accompagner la sobriété et une juste répartition entre les acteurs : telles sont les missions au quotidien du service de l’État. Quant à la mer, la façade maritime est en grande partie occupée par le port et connaît moins d’enjeux quant au recul du trait de côte que son voisin. Néanmoins, Dunkerque reste une zone de polders et il faut veiller à ce que le territoire soit protégé.
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Sur le sujet des risques, le directeur estime qu’il « faut revoir notre façon d’habiter le territoire pour s’adapter aux environnements ». L’habitat, d’ailleurs, concentre de gros enjeux sociaux : lutter contre la précarité énergétique, réhabiliter le parc ancien.
Avec la multiplication des crises – économiques, sanitaires, climatiques, géopolitiques – les services de l’État doivent permettre d’être plus résilients. Quant au secteur agricole, il y a « une accumulation et une régularité » de ces crises dont a conscience le DDTM du Nord. « Notre rôle est d’être présent pour accompagner les secteurs d’activité qui peuvent être en difficulté, assure-t-il. On a aussi à porter des politiques qui peuvent être complexes. »
Cette dernière année vécue dans le Pas-de-Calais a été « assez marquée », tempère l’ancien directeur adjoint de la DDTM 62. « Les inondations exceptionnelles qui ont touché 400 communes, le nombre d’habitants impactés, d’exploitants qui ont dû arrêter leur activité… c’est dans ces moments-là qu’on mesure à la fois les conséquences du changement climatique et ce qu’on peut faire : la solidarité entre les acteurs, le rôle de l’État, la capacité à répondre rapidement et en collectif, la mobilisation des différents acteurs. La réponse n’est pas dans un service. » Une année qui a été « très difficile » et « qui a compté double », conclut-il.
Louise Tesse