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Dans les faits, le lait issu du groupement de producteurs de la SAS des Hauts-de-France (un groupement de producteurs constitués par des professionnels souhaitant développer leur production en marge de leurs contrats “historiques” avec les industriels du lait, ndlr) trônent déjà dans les rayons des Lidl régionaux depuis janvier 2021.
Mais, Covid oblige, la signature “officielle” du contrat n’avait pas encore pu avoir lieu. C’est chose faite depuis le vendredi 16 avril, dans la cour de la Ferme des Quatre vents de Caroline Delepierre-Piat et son mari Ludovic. Ce type d’accord, signé entre le distributeur (Lidl), les producteurs et l’industriel belge, Holle Beek Hoeve, est une première dans la région pour la filière. Conforme à la loi Egalim, il garantit aux producteurs un prix du lait fixe sur trois ans. Chose rare dans le monde du lait : celui-ci tient compte des coûts de production.
Il s’agit du second contrat du genre signé par le distributeur allemand avec la filière lait. Le premier avait été finalisé en 2016 dans le Loiret, avec l’Association des producteurs de lait du bassin du Centre (APLBC), et la Laiterie Saint-Denis de l’Hôtel. Il a été renouvelé en 2019.
La veille de cette signature, le jeudi 15 avril, l’équipe de Lidl avait rencontré les éleveurs de la marque « Le Ch’ti porc des Flandres » et les producteurs du « Ch’ti bœuf » pour conclure des accords tripartites similaires.
Si l’accord engage aujourd’hui 4 millions de litres de lait local, il vise à terme un volume de 12 millions de litres par an. Le temps que l’embouteilleur belge, qui travaille déjà avec les grandes enseignes nationales (Carrefour, Colruyt…), ait le temps de monter en puissance. Le lait ainsi contractualisé, qui alimente aujourd’hui la base logistique de La Chapelle d’Armentières, approvisionnera d’ici trois ans les deux autres bases logistiques régionales de Lidl : Lillers et Cambrai.
“Cela fait cinq ans que nous signons ce genre de partenariat engageant de gros volumes avec des producteurs locaux, situe derrière son masque Michel Biero. Nous faisons le tour des élevages chaque année.” L’origine de ces contrats, le directeur marketing le raconte sans tabou : “Après la crise du lait en 2015, les éleveurs voulaient ma peau. Ils sont venus bloquer nos magasins. Pendant toute la durée du salon de l’agriculture en 2016, je les ai rencontrés. Cela a abouti à la signature du premier contrat tripartite sur la marque Ch’ti porc.”
Depuis, l’enseigne promeut le soutien aux éleveurs locaux. “Aujourd’hui la brique de lait se vend à 0,72 €/litre. Moi, je fais le choix de payer 0,74€/litre. Si en septembre prochain le marché est monté, j’irai au-delà, promet Michel Biero. Le débat du pouvoir d’achat est vain. La question est plutôt : veut-on continuer à manger français demain ? En acceptant de payer quelques centimes de plus, c’est possible.”
Les briques de lait écrémé, demi écrémé et entier sont floquées des visages souriants de trois éleveurs du Nord et une éleveuse du Pas-de-Calais : Sophie, éleveuse à Racquinghem (62), les frères Olivier et Vincent de Bailleul (59), et Didier de Méteren (59).
Marketing oblige, l’image d’une femme étant plus “vendeuse” que celle d’un homme, c’est la photo de l’éleveuse qui a été choisie pour être apposée sur la brique la plus plébiscitée : le lait demi-écrémé. “Chaque mois, le lait est dans le top 10 des produits les plus vendus sur les lignes de caisse, détaille Vincent Doré, le responsable de la plateforme logistique Lidl de La Chappelle d’Armentières. Le nouveau packaging est très bien accueilli !”
Lucie De Gusseme